Les recettes à court terme de la location saisonnière

Une fréquentation touristique en hausse, un quartier toujours plus attractif pour les visiteurs, de nouvelles sources de revenus pour les propriétaires... Et des recettes, liées aux amendes, multipliées par 60 pour la ville de Paris. La location saisonnière, un bon business ? Paris est pour Airbnb l'un des premiers marchés du monde avec 65.000 logements revendiqués et de nombreuses autres plateformes proposent les mêmes services de location entre particuliers.
Le phénomène prend une ampleur très importante dans notre quartier, au détriment du parc de logements disponibles pour des résidents et au prix de nuisances pour les habitants. En cinq ans, le marché locatif traditionnel parisien a perdu au moins 20.000 logements. De plus, les prix constatés sont proches de ceux du secteur hôtelier, soit un niveau compris entre le double et le triple du prix des locations traditionnelles. Ce phénomène provoque à la fois une diminution de l’offre locative privée traditionnelle et une hausse du coût des logements, tant à la location qu’à l’achat.
Ce marché lucratif est aussi en train de modifier nos immeubles, leur destination, avec des troubles de voisinage et un impact sur la qualité de vie du fait d'occupants qui ne se conforment pas au mode de vie résidentiel dans des constructions anciennes, souvent mal isolées. Cette évolution modifie également l'espace public et l'offre de commerces qui s'est adaptée tout aussi rapidement à cette nouvelle clientèle, au détriment de services et de commerces traditionnels pour les habitants.
Après une première étape, qui tendait pour la ville à embrayer sur ce phénomème en formalisant la collecte de la taxe de séjour via les plateformes de location, comme AirBnB, la ville de Paris a pis cette année le parti de la répression, en mobilisant une plus large équipe d'inspecteurs et en multipliant les amendes. La lutte contre cette dérive devrait en outre se renforcer avec l'obligation pour les loueurs, dès décembre 2017, de s'enregistrer.
Cette procédure qui se fera sous la forme d'un téléservice sur internet, va se substituer à la procédure de déclaration préalable auprès du maire de la commune.
Cette mesure devrait permettre, on l'espère, de mieux réguler ces activités. Mais au delà, le phénomène des locations saisonnières est aussi révélateur d'un déficit persistant de l'offre hôtelière accessible et de qualité au centre de Paris. On peut douter que les nouveaux hôtels, récents ou à venir, répondent réellement à cet enjeu...

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