Escalators : marche ou crève...

De nombreux habitants du quartier et visiteurs du Forum se posent la question : pourquoi les escalators donnant accès au centre commercial et à la gare RER sont-ils si souvent arrêtés ? Réponse : ils sont soit trop vieux… soit trop jeunes ! Du côté de la place carrée et des cinémas, les escaliers mécaniques ont plus de 30 ans, les pièces détachées sont introuvables, et la seule solution consiste à remplacer l’appareil. Six d’entre eux l’ont déjà été, il en reste encore huit et cela prendra plusieurs années. Du côté des escalators neufs de la Canopée, c’est un problème de réglage : très sensibles, ils se mettent en sécurité et s’arrêtent fréquemment. Leur constructeur est venu procéder à des ajustements, mais ces installations sont évidemment très fréquentées, et parfois victimes d’actes de malveillance (appui intempestif sur les boutons d’alarme). Le réglage des ascenseurs étant lui aussi en cours de finalisation, il faudra donc prendre son mal en patience, et se dire que monter par l’escalier, c’est bon pour la santé !

La Seine sous l'eau

Les 9 premières photos ont été prises le 27 janvier 2018, au plus haut de la crue. L'eau est bien boueuse, les voies sur berge complètement inondées. La Seine occupe tout l'horizon. Les 4 suivantes ont été prises le 4 février, au début de la décrue. L'eau s'est bien purifiée. Les 3 dernières le 17 février, alors que les voies sur berge commencent à être accessibles.

Une vidéo sur la bagagerie Mains Libres

A l’occasion des dix ans de la bagagerie Mains Libres, la photographe Florence Levillain a présenté une exposition de portraits en grand format d’usagers et de bénévoles, visible le site de son agence. Elle a également réalisé un magnifique documentaire de 15 minutes dans lequel les SDF expliquent à quoi leur sert cet équipement. Il existe désormais 7 bagageries à Paris, et 4 en projet. Mais la spécificité de Mains Libres, qui n’est pas toujours reprise par les autres bagageries, c’est de faire participer les SDF aussi bien à la gestion quotidienne qu’au conseil d’administration. Chez Mains Libres, les deux tiers des permanences d’accueil sont assurés par les usagers eux-mêmes ! Or, la prise de responsabilité est un vecteur puissant pour reprendre confiance et se réinsérer. Longue vie à cette belle initiative de notre quartier !

De l’air ! Constat des lieux 1 an après

En septembre 2016, la Mairie de Paris piétonnisait les 3,5 km de la voie G. Pompidou, ce qui a suscité de nombreuses interrogations et polémiques. Pour juger l’impact de cette décision sur la qualité de l’air, l’association Airparif a proposé une étude spécifique sur un an et en deux parties, hivernale et estivale, en tenant compte de multiples facteurs (les saisons, nombre de véhicules, fluidité du trafic, topographie de l’axe..). Vous pouvez retrouver tous les résultats de cette étude sur Airparif. Nous nous contenterons de quelques remarques concernant Paris intra-muros. On constate une amélioration de la qualité de l’air sur les quais bas fermés à la circulation (les voies sur berge), mais une dégradation sur les voies de report (quais hauts et Bld St Germain) et dès la fin de la portion piétonnisée (à l’est de Paris). Aucun impact significatif sur l’exposition globale des parisiens n’a été mis en évidence à la hausse ou à la baisse. Les résultats sur Paris montrent deux tendances :
- une amélioration globale de la qualité de l’air le long des quais (jusqu’à - 25 %).
Toutefois, les niveaux sont toujours supérieurs aux valeurs réglementaires.
- une dégradation de la qualité de l’air significative dans l’est parisien en sortie de la zone piétonne (jusqu’à + 15 %), au niveau du quai Henri IV et le long du quai de Bercy. Cette dégradation est plus limitée aux carrefours des quais hauts et sur les itinéraires de report de circulation (boulevard St. Germain). Globalement, les niveaux de dioxyde d’azote sont plus élevés le long de la portion fermée (centre et ouest). Les concentrations les plus importantes ont été constatées sur les Quais du Louvre et de la Mégisserie. A l’inverse, les résultats les plus bas correspondent aux quais bas, fermés à la circulation et ouverts aux piétons. On peut les comparer aux niveaux de pollution de fond, mesurés par exemple dans les parcs, loin de la circulation.

Des rues rénovées… D’ici deux ans

Nous l’annoncions en mars 2017 dans notre Lettre n°105, la réfection de l’ensemble de la voirie du quartier des Halles va enfin être lancée. Si nous déplorons toujours le choix de matériaux « au rabais » (granit gris pour quelques voies principales, asphalte pour les rues secondaires), la confirmation du calendrier (février 2018 à août 2019) laisse enfin percevoir la fin d’une période de chantier qui a commencé… en 2010 ! Mais nous persistons à plaider pour l’installation d’un dispositif de contrôle d’accès des véhicules motorisés, ce qui ne semble malheureusement toujours pas être d’actualité.

Le toit brûlant de la Canopée

Les concepteurs de la Canopée n’ont pas fini de nous étonner, avec leur toit plein de surprises. Après le toit qui fuit (les travaux de colmatage des ventelles viennent de débuter, pour un coût, confirmé au Comité de suivi du chantier, de 1,2 millions d’euros…), voici le toit qui éblouit et contribue au réchauffement climatique. Une douzaine d’habitants de l’immeuble du 112-118 rue Rambuteau nous ont signalé, à plusieurs reprises, que leurs logements étaient victimes de la réverbération générée par la canopée. Outre le désagrément visuel, cette luminosité ascendante excessive a généré des hausses de température atteignant jusqu’à 45 degrés dans les logements concernés. Aux dernières nouvelles, la solution a été trouvée. La RIVP, profitant du ravalement des bâtiments, a installé les stores occultants dans toutes les fenêtres. Nous sommes ravis que les plaintes des habitants aient été entendues !

 

Une bulle commerciale au centre de Paris ?

La « Canopée » génère-t-elle une sorte de ressac commercial dans son environnement proche ? Si le Forum des Halles a su, une nouvelle fois et après de longues années de travaux, attirer des enseignes populaires et des marques internationales, la situation des commerces du centre de Paris semble beaucoup plus contrastée. Vous êtes plusieurs à vous être étonnés de la
vacance de plusieurs surfaces commerciales rue de Rivoli, rue du Louvre, rue Etienne Marcel… et à vous inquiéter de la disparition de commerces de proximité. Dans une étude parue fin 2016, l’Atelier Parisien d’Urbanisme  (APUR) confirme une progression du nombre de surfaces vides au niveau parisien avec près de 600 locaux vacants, soit un taux de vacance de 9%, en progression de 4,36 %. Pour la seule rue de Rivoli, l’APUR recense 7 nouvelles surfaces vacantes au cours de la dernière année. Mais surtout, la vacance commerciale s’enracine, plus de 56 % des commerces vacants en 2015 l’étaient encore en 2016. Concernant les zones « à forte attractivité » (le quartier des Halles en fait partie), trois secteurs d’activité sont plus particulièrement touchés : les agences et services (banques, téléphonie, agences de voyages, agences d’intérim…), les magasins de décoration de la maison, en baisse depuis huit années consécutives, et les commerces d’habillement, qui en outre connaissent une forte rotation. Si la baisse observée concernant les services peut s’expliquer par de nouveaux modes de consommation (transactions sur Internet), d’autres phénomènes sont probablement à l’oeuvre : le déport de certaines enseignes qui ont rejoint le Forum des Halles à la suite de la rénovation, une forte concentration de commerces qui renforce la concurrence, un environnement dégradé par des chantiers longs, qui pèsent sur l’attractivité et enfin la progression des loyers, notamment par l’effet d’aubaine qu’a pu constituer la qualification comme « zone touristique internationale (ZTI) » qui a introduit la possibilité d’ouvrir le dimanche, et donc augmenter le potentiel pour certains types de commerces. On peut dès lors s’interroger sur l’impact qu’auront, dans les prochaines années, l’ouverture de nouvelles surfaces conséquentes dans l’ancienne Samaritaine, à la Poste du Louvre ou au Louvre des Antiquaires.

Les recettes à court terme de la location saisonnière

Une fréquentation touristique en hausse, un quartier toujours plus attractif pour les visiteurs, de nouvelles sources de revenus pour les propriétaires... Et des recettes, liées aux amendes, multipliées par 60 pour la ville de Paris. La location saisonnière, un bon business ? Paris est pour Airbnb l'un des premiers marchés du monde avec 65.000 logements revendiqués et de nombreuses autres plateformes proposent les mêmes services de location entre particuliers.
Le phénomène prend une ampleur très importante dans notre quartier, au détriment du parc de logements disponibles pour des résidents et au prix de nuisances pour les habitants. En cinq ans, le marché locatif traditionnel parisien a perdu au moins 20.000 logements. De plus, les prix constatés sont proches de ceux du secteur hôtelier, soit un niveau compris entre le double et le triple du prix des locations traditionnelles. Ce phénomène provoque à la fois une diminution de l’offre locative privée traditionnelle et une hausse du coût des logements, tant à la location qu’à l’achat.
Ce marché lucratif est aussi en train de modifier nos immeubles, leur destination, avec des troubles de voisinage et un impact sur la qualité de vie du fait d'occupants qui ne se conforment pas au mode de vie résidentiel dans des constructions anciennes, souvent mal isolées. Cette évolution modifie également l'espace public et l'offre de commerces qui s'est adaptée tout aussi rapidement à cette nouvelle clientèle, au détriment de services et de commerces traditionnels pour les habitants.
Après une première étape, qui tendait pour la ville à embrayer sur ce phénomème en formalisant la collecte de la taxe de séjour via les plateformes de location, comme AirBnB, la ville de Paris a pis cette année le parti de la répression, en mobilisant une plus large équipe d'inspecteurs et en multipliant les amendes. La lutte contre cette dérive devrait en outre se renforcer avec l'obligation pour les loueurs, dès décembre 2017, de s'enregistrer.
Cette procédure qui se fera sous la forme d'un téléservice sur internet, va se substituer à la procédure de déclaration préalable auprès du maire de la commune.
Cette mesure devrait permettre, on l'espère, de mieux réguler ces activités. Mais au delà, le phénomène des locations saisonnières est aussi révélateur d'un déficit persistant de l'offre hôtelière accessible et de qualité au centre de Paris. On peut douter que les nouveaux hôtels, récents ou à venir, répondent réellement à cet enjeu...

Rivoli / Rivélo

Si 2016 a été animé par les débats et la contradiction autour de la piétonisation des voies sur berges, les travaux et les modifications qui s'annoncent rue de Rivoli devraient relancer ces discussions aux multiples aspects - circulation, pollution, qualité de vie, attractivité, accessibilité...
C'est dans le cadre du "Plan Vélo" que la ville a engagé des travaux d'envergure dès cet été sur cette artère principale qui traverse le centre de Paris : ceux-ci ont commencé dans le quatrième arrondissement et se poursuivront, début 2018, dans le premier.
Le projet consiste à neutraliser une des deux files dédiées aux voitures pour permettre la création d'une piste cyclable à double sens sur le côté sud de la rue, permettant une traversée à vélo dans un espace sécurisé de la place de la Bastille à celle de la Concorde.
A l'issue de ces travaux, l'ensemble de la rue de Rivoli devrait faire place à : une voie pour les bus dans le sens est-ouest, comme actuellement, une seule voie pour les voitures également dans le sens est-ouest, une double piste cyclable de quatre mètres de large, dans les deux sens et des places de livraisons de deux mètres de large afin d'éviter les débordements sur les voies de circulation.
La ville de Paris table sur une division par deux de la circulation automobile, au motif, très arithmétique, que la place qui leur est dédiée sera réduite de moitié. Le préfet, à l'inverse, s'inquiète de l'engorgement que générera cette nouvelle situation, potentiellement source de bouchons et rendant plus difficile l'intervention des véhicules de secours. Enfin, les commerçants semblent pour le moment partagés, entre ceux qui voient une amélioration du standing et de l'espace pour la flânerie des piétons, et ceux qui s'alarment au sujet des problèmes de livraison. A ce stade, la concertation et l'information des riverains du premier arrondissement ont été très minimalistes. Espérons que l'hôtel de ville et la mairie du premier arrondissement communiqueront sur ces travaux et leur impact, comme c'est le cas actuellement dans le quatrième arrondissement. On peut saluer cette initiative qui sécurisera et donnera une place dédiée aux cyclistes, en espérant qu'ils renoncent à utiliser les trottoirs, comme actuellement, pour remonter cette voie à sens unique. Quant aux bouchons, vaut-il-mieux qu'il y en ait davantage, sur une seule file, ou qu'ils se répartissent sur deux ? Voilà un sujet qui devrait nourrir les discussions...

Si vous êtes concerné ou riverain, faites-nous part de vos remarques et de votre avis, sur ce dossier que nous suivrons avec attention.

33ème vide-greniers des Halles


Le 33ème vide-greniers des Halles organisé par l'Association Accomplir aura lieu le samedi 30 septembre 2017 de 9h00 à 18h30. Il se tiendra place René Cassin et rue Rambuteau, le long de l'église Saint-Eustache.
Pour exposer sur ce vide-greniers il faut impérativement remplir deux conditions : être un particulier et habiter un des quatre premiers arrondissements de Paris.

Le prix du stand de 2m : 20€
Les inscriptions se feront le samedi 23 septembre 2017 de 10h à 12h place René Cassin le long de l'église Saint-Eustache. Inutile de téléphoner ou de nous écrire. Merci de votre compréhension.

Les documents à télécharger :
- le bulletin d'inscription et le règlement
- le plan
- l'affiche

De bruit et de fureur

Nuisances, pollution sonore , incivilité… Le bruit est surtout un fléau infernal à Paris, où près de 250.000 parisiennes et parisiens (soit plus d’un sur dix) sont exposés quotidiennement à des niveaux sonores qui dépassent la limite réglementaire (68 décibels). Or le bruit à un impact reconnu sur la santé : il est la principale cause des troubles auditifs bien sûr, mais il est aussi source de stress, qui à son tour entraine des troubles digestifs et des troubles du sommeil, augmente les risques cardio-vasculaires et fait baisser la concentration. Le bruit est une cause d'anxiété, de dépression, d'irritabilité voire d'agressivité. Et cet impact sur la santé a un coût : Jusqu’à deux années de vie en bonne santé, en cas de forte exposition, selon Bruitparif. Plus de 16 milliards d’euros pour la prise en charge pour la seule Ile-de-France. Et près de 4 milliards par an pour les seuls bruits de voisinage. A Paris, ce sont plusieurs centaines d’établissements publics, des milliers d’appartements qui sont exposés au bruit de manière permanente. Et ce fléau n’est pas concentré sur les seuls grands axes. Il concerne aussi et de plus en plus les places, envahies par les terrasses, les rues étroites ou les zones piétonnes. Une sorte d’individualisme collectif semble s’installer comme la norme, où les auteurs du bruit ne font que peu de cas de leurs semblables : au delà des sirènes et des klaxons, ce sont des bruits inutiles qui viennent envahir notre espace vital :
motards qui font vrombir leurs engins, fêtards qui font subir les éclats de voix…  Pourtant, des solutions existent : couverture phonique pour les chaussées, contrôle de la vitesse au démarrage des feux, réglementation et contrôles des terrasses, normes pour la musique amplifiée dans les bars ou discothèques, sanctions contre les soirées privées trop bruyantes dans des immeubles d’habitation…
La ville de Paris a développé un « plan bruit » pour lutter contre les troubles comportementaux, les problèmes vasculaires, les décès prématurés, et amoindrir l’impact des coûts sanitaires du bruit. Mais qu’est devenu le baromètre de l’environnement sonore promis en 2015 ?

La Cascade de la Canopée : suite et fin ?

Suite à notre article au sujet de la Cascade difficilement domptable de la Canopée, la SEM Paris Seine, qui pilote le projet, nous a  informé qu’un appel d’offre était lancé pour mieux canaliser les eaux de la cascade et leur écoulement. Nous avons appris lors de la réunion du suivi de chantier du 4 mai dernier que la SEM Paris Seine a reçu une seule offre : la facture d’un montant de 1,2 millions d’euros comprend la modification de la Cascade et le drainage de la Canopée pour améliorer l’écoulement d’eau. La durée des travaux est estimée à 1 an, mais nous ne savons pas quand le chantier pourrait commencer : la SEM trouve l’offre trop chère et cherche à en réduire le coût. Les fermetures ponctuelles du niveau -3 pendant quelques mois seront nécessaires afin de faciliter le bon déroulement du futur chantier, sans parler des moyens de sécurité à prendre pour protéger le public. A la demande de la SEM, nous corrigeons ci-après les informations figurant dans notre dernière lettre : L’entreprise qui a executé les travaux de la Cascade est l’Effage Energie et non Vinci, comme nous l’avons anoncé. Le prix de 243.000 € n’était pas le prix de l’écran provisoire installé pour éviter les éclabussures, mais le prix de la pompe qui remonte l’eau de pluie pour faire la cascade.

La sortie Marguerite de Navarre est ouverte !

Nous nous inquiétions dans notre dernier numéro de la Lettre d’Accomplir du retard et de l’incertitude qui entouraient la finalisation des travaux de cette nouvelle sortie du métro et du RER, place Marguerite de Navarre. Elle est désormais opérationnelle depuis le vendredi 5 mai, donnant ainsi un accès direct à la salle d’échange du RER, sans avoir à passer par le Forum des Halles ou les couloirs de la station Châtelet. Lors de la réunion du suivi de chantier la RATP a précisé que, à partir de 5 mai et pendant 15 jours environ il y aura des fermetures ponctuelles de la station pour régulation. Les ascenseurs de la place seront mis en service en juin. Les message sonore diffusé à la fermeture et à l’ouverture de l’accès est trop fort et dérange ceux qui habitent à proximité. La RATP nous a dit que le son va être réglé et ne dépassera pas 40 décibels, comme promis.

Les escalators du Forum

Beaucoup d’entre vous nous signalent que ces escalators souvent ne fonctionnent pas et on ne sait jamais vers qui se tourner pour avoir des explications à ce sujet. Voici quelques précisions : les escalators situés dans le Forum côté Canopée sont gérés par Unibail, il faut donc s’adresser à la direction du centre commercial. Concernant ceux qui se trouvent côté Place Carée et Place de la Rotonde, ils sont gérés par la SEM Paris Seine. Ces escalators seront remplacés progressivement :
les travaux vont debuter mi-2017 et s’étaleront sur 2 ans, afin de ne pas perturber le fonctionnement du Forum. La SEM précise que le système de sécurité de nouveaux escalators est beaucoup plus sensible et provoque leur arrêt plus souvent que dans le passé, d’où l’impression qu’ils sont souvent en panne.

Cascade de la Canopée, l’eau ça mouille

Les concepteurs de la Canopée des Halles n’en n’ont visiblement pas fini avec les éclaboussures. Après le toit qui fuit, la “cascade monumentale” qui devait animer d’une “chute d’eau linéaire et sans déchirure sur 10 mètres de haut et un mètre de large” l’ouverture côté jardin, persiste à ne pas couler droit… Ainsi, par temps de pluie, cette eau indomptable qui tombe du toit reste sensible aux aléas du vent et des courants d’air, et refuse obstinément de tomber droit dans le petit espace qui a été prévu pour la recueillir. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été “modélisée” à grand frais par la société d’ingénierie Artelia et Eiffage, constructeur du toit. Résultat : les marches alentours et l’allée qu’elles surplombent sont régulièrement inondées, rendant cet espace bien peu accueillant. La dernière solution en date consiste en une paroi amovible en plastique, installée dès qu’il pleut et retirée par beau temps. Voilà un dispositif bien artisanal, pour compenser un défaut de conception et de réalisation qui a tout de même coûté la modique somme de 243.000 euros TTC. Rappelons en outre qu’aucune solution n’existe à ce jour pour détourner cette eau, puisque le toit lui-même a été conçu pour que sa pente dirige les eaux pluviales vers ce point central. Sauf à installer une descente de gouttière à cet endroit précis.

Un nouvel accès à la station Châtelet-Les Halles place Marguerite de Navarre

Une nouvelle sortie va être ouverte au public le 28 avril prochain place Marguerite de Navarre. Elle permettra un accès direct à la station Châtelet - Les Halles, aux métros 1, 4, 7, 11, 14 et au pôle d’échanges des RER A, B et D. Cette nouvelle sortie sera coiffée d’un édicule en bois, érigé pour 350.000 €. Mais un doute persiste : La RATP nous a informés il y a un mois qu’après l’inauguration officielle cette construction sera détruite pour être refaite à nouveau ! A notre étonnement il a été répondu lors de la réunion de suivi, le 22 mars, que cet édicule n’est pas "provisoire", mais plutôt "temporaire"…Il paraitrait que l’architecte qui l’a conçu a reçu des matériaux de mauvaise qualité et exige une reconstruction de l’édicule dans les règles de l’art. La RATP nous a confié qu’il n’était pas dans ses intentions de demander à le refaire, car ce n’est pas prévu dans son budget. Tout dépend maintenant du concepteur : s’il insiste, et c’est son droit,  il faudrait tout recommencer… Question :
qui va payer ?

Du Louvre des Antiquaires à un immeuble de commerces sans âme

C’est une vision bien étrange qui saisit le visiteur qui s’aventurerait aujourd’hui au Louvre des Antiquaires. Sur les quelques 300 commerces qui ont animé cet espace de 15.000 m2 conçu dans les années 70, seuls 5 sont encore en activité. Toutes les autres boutiques ont été progressivement désertées au gré des non-renouvellements de baux par le propriétaire, la Société Foncière Lyonnaise, qui a prévu de “re-qualifier” ce bâtiment emblématique. Le projet, d’un coût de 100 millions d’euros et qui nécessitera trois ans de travaux, sera mené par la société Vinci qui assurera également la commercialisation des surfaces.Il prévoit la transformation de cette galerie marchande sur 3 étages en une série de quelques surfaces de 3000 m2 chacune, qui seraient proposé à de grandes enseignes de la mode. Les façades du bâtiment seront refaites, pour créer de grandes vitrines et ménager des accès habillés de laiton de part et d’autre (rue de Rivoli et rue Saint Honoré), chaque magasin bénéficiant d’une surface “traversante”. Outre le fait que l’on peut s’interroger sur la viabilité économique avec la multiplication de ce type de commerces (au Forum des Halles, sur la rue de Rivoli, dans la future Samaritaine et à la Poste du Louvre, au Carrousel du Louvre…), c’est avec regret que l’on constate une uniformisation croissante du quartier. D’un lieu conçu comme un “passage” contemporain avec ses petites boutiques réparties sur trois niveau et une activité spécifique, il ne restera plus qu’un bâtiment tronçonné en quatre ou cinq grands commerces.

Petit historique du Louvre des Antiquaires

Au milieu du XIXème siècle, Napoléon III charge le baron Haussmann de finir la jonction entre le palais du Louvre et les tuileries. Il fera construire par la même occasion le plus grand hôtel de Paris en face du Louvre : l'hôtel du Louvre. L'objectif est de pouvoir recevoir les riches visiteurs de l'exposition universelle de 1855 ailleurs que dans les taudis crasseux parisiens qui sont la règle à l'époque. Le rez-de-chaussée de l'hôtel était occupé par des magasins de luxe. Peu de temps avant l'exposition universelle, les premiers marchands s’installeront sous les arcades et prendront rapidement le pas sur les magasins de luxe qu'ils remplaceront en moins de 5 ans ! Fin XIXème siècle, plus de 2000 personnes travaillaient dans ces magasins. Leur succès ne faiblira pas jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Après la fin de la guerre, la situation était difficile pour l'hôtel et les magasins du Louvre.

Ce n'est qu'en 1975 que la situation va s'arranger avec les postes britanniques qui vont racheter l'immeuble et en faire le centre d'affaire du Louvre et le Louvre des Antiquaires. Le bâtiment qui avait subi de nombreuses modifications internes avait besoin d'être restructuré profondément. Cette réorganisation a été une première : la façade n'a pas été touchée alors que les volumes intérieurs ont été fortement modifiés. Ce fut un tel succès que le Musée du Louvre s'inspira de cette méthode lorsqu'il lança le projet du Grand Louvre. En 1978, à la fin des travaux, le bâtiment comportait 2 parties.
Le centre d'affaires occupait les étages à partir du deuxième étage, en remplacement des Grands magasins qui avaient été désertés. Le Louvre des Antiquaires occupait lui les deux premiers niveaux et le sous-sol : c'était une réalisation unique en Europe ! Le Louvre des Antiquaires mélangeait volontairement les styles dans les différents niveaux afin de faciliter la flânerie. Seuls les joailliers furent regroupés au sous-sol pour des questions de sécurité. De nombreuses activités étaient regroupées dans ce centre : expertise, studio photographique, des expositions, etc. Un règlement intérieur garantissait l'ancienneté et la qualité des objets proposés. Ce centre a rapidement acquis une renommée internationale.

Réunion à Madrid du Réseau Vivre la Ville


L
a Troisième Conférence du réseau Vivre la Ville Europe s’est tenue à Madrid du 23 au 26 mars dernier avec la participation d’associations de nombreuses villes européennes, sous l’égide de la Plateforme des Associations du Centre de Madrid qui en a été l’organisateur cette année. Divers intervenants ont pris la parole, de l’Union Européenne, du groupe Ecologistes en action, des universités de Turin et du pays Basque ainsi que d’autres leaders d’opinion dont des membres de Vivre Paris et des représentants de la Ville de Madrid.
Des groupes de travail ont été organisés pour analyser en profondeur les questions essentielles à tous les résidents des centres urbains. Cette conférence a permis de confirmer les nombreux problèmes communs aux centres historiques des villes et des pays participants, et de considérer les diverses solutions déjà apportées en Europe à ces problèmes. Elle a aussi été l’occasion de donner de la visibilité à une réalité qui porte préjudice à nos villes et qui est souvent occultée par les stratégies de communication des intérêts économiques. L’objectif est de pousser les institutions locales, nationales et européennes à protéger les résidents des centres historiques qui constituent un patrimoine social et culturel de grande valeur, mais dénaturé par le tourisme de masse, la gentrification et les loisirs nocturnes, aux motifs non démontrés d’activité économique et de création d’emplois. Oubliant au passage que les riverains sont avant tout des habitants, des usagers, des clients et contribuent en priorité à l’économie de leur quartier.
Les travaux de ces 2 journées visent à élaborer un document de synthèse et la mise en forme des stratégies qui serviront de guide à un travail commun de défense des intérêts de la collectivité.