Réponse de la SEM-Paris-Centre à notre 3ème contribution sur le projet de rénovation des Halles

(27/02/04)

 

 

Paris, le 27 février 2004

Monsieur le Président,

 

Nous avons reçu la troisième étape de votre contribution au projet d’aménagement du quartier des Halles et nous vous en remercions. Il est très enrichissant pour nous de pouvoir bénéficier de vos observations sur les documents que nous vous avons présentés dans le cadre de la concertation qui accompagne ce projet. Nous sommes heureux de voir que vous vous déclarez satisfaits de la rédaction du programme qui a été remis aux quatre équipes d’architectes – urbanistes.

 

Nous tenons néanmoins à apporter quelques compléments d’information à votre réflexion au regard du programme des études de définition. D’autres éléments méritant des développements particuliers, indépendants de la démarche du projet pour l’aménagement du quartier des Halles, je vous adresse par ailleurs un second courrier parallèlement, à celui-ci, en ma qualité d’élu du premier arrondissement et du conseil de Paris.

 

En premier lieu, nous vous précisons que le programme des études de définition constitue le cahier des charges définitif pour le travail des quatre équipes. Il n’est pas envisagé, contrairement à ce que vous indiquez dans votre lettre n°8 (janvier 2004), de futur " cahier des charges définitif qu’élaborera la Mairie de Paris ". Les prochaines grandes étapes sont donc la remise des projets par les quatre équipes le 1er mars, et le choix du ou des projets lauréats en juin 2004. Entre ces deux étapes, la concertation se poursuivra et nous ne manquerons pas d’y associer les associations de riverains et le plus grand nombre de personnes intéressées par l’avenir du quartier des Halles. Au-delà et sur la base des choix indiqués par la Commission d’appels d’offres de la Ville de Paris, les projets seront développés et feront l’objet, dans ce cadre, de programmes détaillés.

 

En deuxième lieu, il nous semble important de rappeler que le programme a pour fonction de poser des questions aux équipes. Leurs projets constitueront les réponses à ces questions. C’est pourquoi certains aspects ont été laissés délibérément ouverts : la localisation des cheminements dans le jardin (proposition 47), les choix de fermeture de trémies dans le respect des contraintes fonctionnelles (proposition 64) par exemple. Ces éléments entrent précisément dans le champ de propositions des équipes des études de définition.

 

En troisième lieu, il importe de noter que de nombreuses questions dont vous soulignez à juste titre l’absence dans le programme, sont de nature à faire l’objet de discussions et éventuellement de validation dans les phases ultérieures de mise en œuvre du projet d’aménagement retenu. Il en va ainsi de la question de l’accueil des personnes âgées (proposition 5), d’une salle polyvalente (proposition 9), des services dans le Forum des Halles (proposition 32), du mobilier urbain sur l’espace public (proposition 33) et dans le jardin (proposition 40), de la signalétique (proposition 35), des jeux pour enfants (proposition 39) et du revêtement des espaces du pôle d’échange RATP (proposition 86).

 

C’est à partir des grands partis d’aménagement du projet lauréat, notamment en termes de traitement des flux et de l’accessibilité, qu’il sera possible d’apporter des réponses à ces questions. Nous tenons aussi à rappeler que les études de définition ne constituent qu’une partie de l’ensemble des études préalables au projet d’aménagement du quartier des Halles. L’étude de gestion urbaine permettra de préciser les besoins en matière d’horaires d’ouverture des équipements (proposition 15), l’étude de la voirie de surface apportera des réponses aux questions liées au fonctionnement de l’aire piétonne (propositions 66 et 67). Ces deux études permettront de préciser les besoins pour la localisation d’une aire de taxis, réflexion préalable à une négociation avec les professionnels des taxis. De façon générale, le projet d’aménagement du quartier des Halles est un processus complexe auquel contribuent plusieurs études, mais aussi la concertation avec les exploitants, les usagers et les riverains du site.

 

En quatrième lieu, en réponse à votre question concernant la politique d’acquisition de logements par la Sem Paris centre (propositions 2 et 3), je vous indique que cette dernière est à la recherche de toutes les opportunités possibles d’extension du parc de logements sociaux dans le centre de Paris. Elle a récemment acquis l’immeuble du 85 rue de Rambuteau. Mais les occasions sont rares et le fait qu’un immeuble soit vide ne signifie pas que son propriétaire ait l’intention immédiate de le vendre.

 

En cinquième lieu, votre proposition de créer une salle de loisirs pour les adolescents (proposition 7) nous semble pouvoir trouver une réponse dans le pôle de pratiques amateurs tel que décrit dans le programme.

 

En sixième lieu, nous pouvons vous confirmer que le contrat de concession de la piscine Suzanne Berlioux prend fin en juin 2006.

 

En septième lieu, il nous semble que votre inquiétude quant à l’organisation d’événements non pérennes dans le jardin (proposition 43) mais aussi votre souhait que s’y tiennent des animations (proposition 45), montrent bien le souci de trouver une attitude équilibrée à l’égard des propositions des équipes. La récente expérience de Nuit blanche 2004 nous a enseigné que des événements populaires et de qualité pouvaient trouver un lieu d’expression aux Halles sans être forcément perçus comme envahissants par les riverains.

 

Enfin, il nous semble important de préciser la notion de vocation métropolitaine du quartier des Halles. Première porte d’entrée dans Paris, ce site accueille dès aujourd’hui une large population métissée composée de Parisiens, de Franciliens, de touristes français et étrangers. Il nous semble important de mieux maîtriser ce phénomène par des aménagements adaptés à l’intensité de ces flux et par des programmes adaptés à ce public. Cette orientation forte du programme ne signifie pas que les habitants du quartier doivent être négligés, mais qu’au contraire un subtil équilibre doit être trouvé afin de satisfaire des besoins, des rythmes et des pratiques parfois différentes mais conciliables.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes cordiales salutations

Alain Le Garrec

Conseiller de Paris