Réunion de concertation entre la SEM Paris-Centre

et les associations sur le projet de rénovation des Halles

13/10/03

 

 

Membres d’ACCOMPLIR présents : Barbara Blot (représentant également l’Amicale des locataires du 118 rue Rambuteau), Elisabeth Bourguinat, Régis Clergue-Duval, Sophie Dalle, Serge Ezdra (représentant également l’association des Parents du Conservatoire du Centre de Paris), Jean-Jacques Gouret (représentant également l’Union des Champeaux), Pierre Manghetti (représentant également l’association des Parents du Conservatoire du Centre de Paris), Olivier Péray (représentant également l’association Paris des Halles), Gilles Pourbaix, Jean-François Roudot, Flore Stuby.

 

La réunion était animée par Lise Mesliand, Serge Federbusch et Alain Le Garrec, de la SEM Paris-Centre, qui ont validé le présent compte rendu.

 

La soirée s’est passée en deux temps. Lise Mesliand, Serge Federbusch et Alain Le Garrec ont d’abord répondu aux questions qu’avaient préparées les associations pour obtenir des compléments d’information sur les grandes orientations des équipes de concepteurs, qui leur avaient été présentées une première fois le 17/09 ; puis Lise Mesliand a commenté les diaporamas réalisés par les quatre équipes pour présenter leur vision du projet.

 

Le présent compte rendu reprend essentiellement les questions posées par l’association ACCOMPLIR et les réponses qui leur ont été apportées, ainsi que quelques questions posées par d’autres associations.

 

Pourquoi une telle densification commerciale ?

 

Serge Ezdra (Les Parents du Conservatoire du Centre de Paris) : Pourquoi le projet n’est-il conçu qu’à partir d’une densification commerciale ? Ne peut-on attendre autre chose d’une mairie de gauche ?

 

Serge Federbusch (SEM) : Dans la mesure où l’objet concerné lui-même est un objet mixte, qui comprend du commercial et du culturel, on est obligé de travailler sur les deux sujets à la fois. Par ailleurs, il est clair qu’il faut préserver, voire dynamiser l’activité économique : la Ville de Paris a perdu 100.000 emplois en 15 ans, et une SEM va même être mandatée pour aider des commerces à se réimplanter dans certains arrondissements particulièrement touchés. Enfin, il faut prendre en compte l’équilibre global financier de l’opération. Dans l’absolu, on pourrait imaginer que la Ville déclare tout cet espace d’utilité publique pour récupérer les locaux commerciaux et créer un grand ensemble d’équipements collectifs ; mais cela génèrerait une pression fiscale énorme. Il y a donc la volonté de tirer parti de la richesse du site pour assurer l’équilibre financier de l’ensemble et financer l’intérêt général par l’équipement commercial. C’est déjà ainsi que se sont passées les choses en 78, il faut recommencer mais avec un meilleur résultat.

 

Alain Le Garrec (SEM) : Lorsqu’on fait disparaître les commerces d’un centre ville, il meurt.

 

Lise Mesliand (SEM) : Les coûts de modification des espaces publics, des voies piétonnes, des équipements publics vont être très lourds ; c’est le prix de la qualité et de l’amélioration du cadre de vie. leur prise en charge passe aussi par la valorisation des commerces.

 

Une priorité : le système de livraison

 

Association ACCOMPLIR : La réussite du projet nous paraît reposer sur un critère clef : la mise en place d’un système de livraison innovant non seulement pour le Forum mais pour tous les commerces du quartier piéton. Apparemment seule une équipe a exposé ses idées sur la question, et la RATP semble étrangement silencieuse à ce sujet. Il paraît pourtant difficile de créer des milliers de mètres carrés commerciaux supplémentaires et de faire face au supplément de clientèle que va probablement générer la rénovation du Forum en continuant de recourir exclusivement à des camions de livraisons, alors même qu’il est envisagé – ce qui paraît normal – de supprimer une partie de la voirie souterraine.

Le programme d’urbanisme nous paraît devoir ménager une place centrale à cet aspect du projet, et notamment à la question de savoir comment mettre en place des livraisons par voie ferrée, des lieux de stockage, une distribution en surface grâce à des véhicules non polluants, d’autant que cet aspect innovant et qui correspondrait vraiment à l’évolution de la conception des centres-villes serait fortement porteur pour le projet. Une question cruciale est de savoir comment organiser un système qui puisse convenir à la fois aux grandes enseignes du Forum et du quartier, mais aussi aux petits magasins qui se font livrer une palette à la fois par d’énormes camions : quel dispositif matériel suffisamment attractif et quelles incitations mettre en place ?

 

Lise Mesliand (SEM) : Les quatre équipes ont reçu la même commande en ce qui concerne les livraisons : il s’agit de profiter des espaces souterrains pour mieux desservir non seulement le Forum mais aussi le quartier piéton. En ce qui concerne la livraison par voie ferrée, il faudra réaliser des études lourdes avant de pouvoir mettre en œuvre un tel projet ; ce qui est prévu dans l’immédiat, c’est de préserver le long terme, c’est-à-dire d’intégrer la possibilité dans le projet que cette solution soit utilisée plus tard. Si c’était le cas, elle serait utilisée essentiellement pour les grandes enseignes, et non pour les petits magasins du quartier piéton.

 

Gilles Pourbaix (ACCOMPLIR) : Cela veut dire que dans l’immédiat on va assister à une aggravation des problèmes de livraison dans le quartier !

 

Lise Mesliand (SEM) : La Ville tient beaucoup à ce que cette question soit prise en compte très sérieusement. Nous devons travailler à la fois sur des solutions de court terme et de long terme. A court terme, il faut commencer par mieux utiliser le capital d’organisation logistique du Forum ; les camions qui arrivent actuellement le font de manière décousue et en surface ; ils pourraient arriver par le sous-sol et être desservis par des triporteurs ou des véhicules non polluants.

 

Alain Le Garrec (SEM) : Il n’y a que dix-huit mois que nous avons commencé à envisager la solution de la livraison ferroviaire. Il est clair qu’on ne pourra pas faire l’impasse sur la présence de camions de 35 tonnes au centre ville, qui est insupportable. Si nous voulons attirer des commerces supplémentaires, nous ne voulons pas, en revanche, que ce soit pour attirer des 35 tonnes supplémentaires. Mais le problème ne va pas se régler en quelques jours ; se donner la possibilité de le faire ultérieurement, c’est déjà quelque chose.

 

Flore Stuby (ACCOMPLIR) : Pourquoi une des équipes, qui dispose d’un bureau d’ingénierie des transports, ne travaillerait-elle pas sur le sujet pour faire des propositions à la RATP ?

 

Lise Mesliand (SEM) : A ce stade de l’étude, ce sont les choix urbains d’organisation spatiale et paysagère qui comptent avant tout. Certaines équipes disposent effectivement d’experts dans ces questions d’ingénierie des transports, différente de l’ingénierie de la logistique, et pourront sans doute aller plus loin que les autres dans leurs propositions. Mais il faut considérer que c’est à partir du projet arrêté au printemps et lorsque la Ville et la RATP auront engagé la rédaction de cahier des charges spécifiques à cette question de la logistique que l’on pourra articuler cette question au projet.

 

Alain Le Garrec (SEM) : C’est très récemment que la Ville a commencé à s’interroger sérieusement sur le problème des livraisons ; c’est une bonne nouvelle, cela signifie qu’elle a conscience qu’il s’agit d’un enjeu majeur.

 

La fermeture du quartier piétonnier aux véhicules motorisés

 

Association ACCOMPLIR : La réflexion des concepteurs semble avoir porté surtout sur le Forum, alors que tout le carré des Halles est en principe concerné. Des suggestions sont lancées sur l’extension des zones piétonnes ou la création de nouveaux espaces verts, mais rien n’est dit sur cette question fondamentale qu’est le mode de fermeture du quartier piéton à la circulation motorisée (à la fois voitures, camions et deux-roues). Or là encore il s’agit d’un domaine où l’innovation devra être la plus forte, sans quoi la réussite du projet sera fortement compromise, car il s’agira encore et toujours d’un « faux » quartier piéton. Où en sont les concepteurs à cet égard ?

 

Lise Mesliand (SEM) : A ce stade du projet, les études ne peuvent pas entrer dans des questions de gestion urbaine et d’usages. Des études ont été lancées sur l’utilisation de la voirie piétonne ; c’est sur la base de l’étude principale et de ces études complémentaires que le problème pourra être abordé, lors de la mise au point et de la mise en œuvre du/des projets.

 

Des solutions d’accompagnement à la réduction de la place de l’automobile

 

Association ACCOMPLIR : Les concepteurs ont manifestement intégré l’idée qu’il fallait réduire la circulation automobile, puisque dans plusieurs projets des trémies sont supprimées, mais ne semblent pas avoir réfléchi à des solutions d’accompagnement de la réduction de la place de l’automobile : zones de location de vélos pour ceux qui arrivent en transport collectif, de location de voitures pour inciter les habitants à renoncer à la leur, station de taxi, nouveaux circuits de bus ?

 

Lise Mesliand (SEM) : Il est vrai que la question de la meilleure insertion des bus et des taxis a été sous-estimée par les concepteurs dans cette première étape de réflexion ; ces thèmes vont leur être rappelés pour être traités dans la deuxième phase de l’étude.

 

Françoise Thomas (association Vivre dans le quartier des Halles) : Il a existé autrefois un service de location de voitures place du Châtelet, mais il n’a pas donné de résultat. Quant aux systèmes de location de vélos, attention : nous voyons de plus en plus de groupes de vélos circuler dans le quartier piétonnier, sans aucun respect pour les piétons ; il ne faudrait pas contribuer à aggraver ce qui constitue d’ores et déjà une nuisance.

 

Les accès au RER et au métro

 

Association ACCOMPLIR : Nous n’avons pas bien compris quelles étaient les différentes options en présence concernant les accès au RER et au métro : gare à ciel ouvert ? emplacement des escalators ? accès par la rue des Halles ? par la rue Berger ?

 

Lise Mesliand (SEM) : Deux hypothèses sont proposées pour l’instant pour l’accès au RER : soit prolonger l’entrée Berger vers la salle d’échange et en profiter pour y amener la lumière du jour, peut-être même jusqu’aux quais ; soit créer une entrée côté rue Rambuteau, entrée qui rejoindrait la salle d’échange. Bien sûr, l’entrée Lescot sera également améliorée.

 

Ne pas séparer les activités commerciales et les activités culturelles

 

Association ACCOMPLIR : L’un des projets semble opter pour la séparation, au sein du Forum, entre les activités commerciales et culturelles, et notamment envisager le déménagement de la piscine, du gymnase et du forum des Images pour laisser toute cette partie du forum aux activités commerciales. Nous estimons que ce serait dommage de revenir sur ce qui constitue l’une des réussites du Forum, rarement trouvée ailleurs : les activités commerciales et culturels se mêlent harmonieusement et se renforcent les unes les autres par les différents types d’animation qu’elles apportent.

Bien sûr, l’accès à la lumière du jour pour les activités de quartier, notamment destinées aux plus jeunes, et la proximité de lieux d’activités couverts ou ouverts dans le jardin sont des impératifs à valoriser dès lors qu’on réaménage ou crée du « neuf ». Mais quel intérêt y aurait-il sur le plan économique, politique et local à casser ce qui fonctionne bien, comme le complexe sportif Suzanne Berlioux et les agréables salles obscures du Forum des Images et de l’Auditorium ? Quelles sont les réflexions des autres équipes sur ce point ?

 

Lise Mesliand (SEM) : Le déménagement de la piscine, du gymnase et du Forum a effectivement été envisagé par certaines équipes ; nous leur avons indiqué que cette hypothèse ne pourrait certainement pas être retenue. En tout état de cause il ne s’agissait nullement de tendre à une ségrégation des équipements commerciaux et culturels, mais seulement de chercher un meilleur emplacement pour ces équipements, en les rapprochant de la lumière du jour.

 

Alain Le Garrec (SEM) : Les équipe se sont surtout préoccupées d’améliorer ce qui ne fonctionne pas très bien dans ces équipements, notamment parce qu’ils manquent de visibilité. Il est évident que dans le cadre d’un équilibre économique précaire, on ne va pas compromettre le fonctionnement de ce qui marche.

 

La double destination des équipements collectifs : locale, et plus large

 

Association ACCOMPLIR : Nous n’avons pas retrouvé trace d’une réflexion d’ensemble portant sur la double destination des équipements du Forum : il s’adressent, pour certains d’entre eux, à un public venu de tout Paris voire de plus loin, et pour d’autres, au public des habitants du centre ou même des riverains. Comment les uns et les autres pourront-ils trouver leur place dans la future configuration ? Quelles options pourront être prises pour protéger les accès aux équipements de proximité et les écarter des itinéraires de la foule ?

 

Lise Mesliand (SEM) : Nous avions bien noté ce distinguo et nous le rappelleront aux concepteurs.

 

Le financement de l’opération : quel mode de calcul ?

 

Association ACCOMPLIR : Nous n’avons pas bien compris quelles sont les options en présence en ce qui concerne le financement de l’opération ; il semble que l’objectif soit de faire payer une partie des équipements publics par la création de mètres carrés commerciaux ; selon quel calcul ?

 

Lise Mesliand (SEM) : Le financement se fera dans le cadre de l’équilibre global de l’opération. La création de valeurs permettra l’aménagement du site et des espaces publics et le relogement d’équipements. Le financement de ces relogements pourra être complété par des participations de la Ville. Des recherches de financements complémentaires par le STIF, la Région et des partenaires privés seront également effectuées.

 

Pourquoi de nouveaux équipements collectifs ?

 

Association ACCOMPLIR : Très peu de choses nous ont été dites sur le nombre et la nature des équipements collectifs prévus : pourquoi semble-t-il être question de faire venir de nouveaux équipements collectifs alors que beaucoup des équipements existants ne bénéficient pas de suffisamment d’espace pour fonctionner correctement compte tenu de leur dynamisme ? Dans un objectif de développement durable, est-il judicieux de faire venir de nouveaux équipements dans cette zone qui en est déjà saturée ?

 

Lise Mesliand (SEM) : Dans l’immédiat, les équipes attendent que la Ville se positionne sur le nombre des équipements à maintenir sur place et des agrandissements à prévoir. Les propositions d’implantation d’équipements nouveaux ont été faites dans la perspective d’apporter plus de vie au site. Quoi qu’il arrive, les nouveaux équipements ne devront pas s’implanter au détriment des équipements existants, mais en complémentarité avec ces derniers, tels qu’ils seront révisés par les directions de la Ville.

 

Quel avenir pour le jardin ?

 

Association ACCOMPLIR : Nous n’avons pas trouvé de considérations générales sur la façon de concilier la fonction de transit et la fonction de repos du jardin, à ceci près que les projets qui prévoient de morceler le jardin semblent de facto devoir sacrifier quelque peu la fonction de repos ; les concepteurs ont-ils été plus explicites sur cette question ? [question non posée parce qu’un peu redondante avec la suivante]

 

Olivier Péray (association Paris des Halles) : Les concepteurs ont apparemment des idées très différentes sur le devenir du Jardin ; certains voient un jardin morcelé, un jardin « léopard », ou encore un jardin avec des constructions au milieu ou en hauteur. Nous défendons l’idée d'un jardin continu, d'un seul tenant, et non réparti sur des terrasses.

 

Alain Le Garrec (SEM) : Il faut laisser aux équipes la possibilité d’imaginer des propositions originales. Elles ont toutes compris que cette question était sensible et que leur projet ne passerait pas si elles proposaient un jardin discontinu.

 

Serge Federbsuch (SEM) : Le jardin remplira à la fois une fonction d’accueil et une fonction de communication. Sur la forme du jardin, pourquoi ne pas imaginer des terrasses qui permettraient de créer au-dessous des abris en cas de pluie, par exemple ? Ce serait dommage de s’interdire d’imaginer des espaces différents de ce que nous connaissons.

 

Lise Mesliand (SEM) : Nous essayons de ne pas trop multiplier les contraintes afin d’avoir à choisir entre des solutions différentes au terme de l’étude ; s’il y a trop de contraintes, les quatre projets se ressembleront.

 

Quel usage pour la Bourse de commerce ?

 

Association ACCOMPLIR : Nous n’avons pas bien compris quelles sont les grandes options en présence en ce qui concerne la Bourse de Commerce, espace qu’apparemment tout le monde considère comme un lieu « phare », incontournable de l’ensemble du projet, mais pour lequel nous n’avons cru comprendre qu’il n’y avait pour l’instant que des propositions du type « hall de gare », ou d’installation d’activités marginales ; pouvez-vous nous expliquer plus en détail ces propositions ?

 

Lise Mesliand (SEM) : Tout est suspendu au fait de savoir la Bourse de commerce pourra changer d’affectation. Toutes les équipes considèrent que cet équipement doit d’une façon ou d’une autre être intégré au projet. Plusieurs envisagent de faire le lien entre le Forum et la Bourse, soit en surface, soit même en sous-sol. Trois types d’orientation ont été évoqués : en faire un lieu axé sur le tourisme avec par exemple un  Office de tourisme ; en faire le terminal aéroportuaire de la ligne « Charles De Gaulle express » s’il était décidé qu’elle arrive aux Halles plutôt qu’à la gare de l’est (ce qui n’est pas à l’étude actuellement) ; y implanter un centre culturel sur l’immigration et l’origine des Français, à l’image de Ellis Island à New York. Comme la décision n’interviendra pas avant la deuxième étape, certaines équipes avanceront sans doute sur l’un ou l’autre projet ; d’autres se contenteront de définir les conditions d’accès.

 

Les logements

 

Sophie Dalle (ACCOMPLIR) : Pourquoi n’est-il pas question de créer des logements dans ce projet ?

 

Lise Mesliand (SEM) : L’un des projets envisage de créer des logements étudiants dans le bâtiment de l’îlot Berger. Mais les perspectives de création de logements valent surtout pour le bâti ancien, pour lequel les équipes de concepteurs ne sont pas mobilisées.

 

Quelle marge possible une fois les projets publiés ?

 

Françoise Thomas (association Vivre dans le quartier des Halles) : Une fois les projets connus, y aura-t-il la possibilité de prendre par exemple le paysagiste d’une équipe et l’urbaniste d’une autre ?

 

Lise Mesliand (SEM) : Non, car les équipes ne peuvent pas être modifiées. En revanche, il est possible de passer un marché principal auprès d’une équipe, et des marchés complémentaires pour certaines parties du projet auprès d’une ou de plusieurs autres équipes, à condition évidemment qu’il y ait entre eux une possibilité de cohérence. Pour d’autres marchés à venir il sera éventuellement possible de faire appel à d’autres équipes.

 

Communication vers les associations, communication vers le grand public

 

Gilles Beauvais (association Paris des Halles), à Jean-Denis Espinas, chargé de communication pour la SEM) : Y a-t-il des choses que la SEM ne nous dit pas ?

 

Jean-Denis Espinas (SEM) : Tout aménageur a des penchants naturels à la rétention d’informations ; c’est pourquoi, dès le début nous avons conseillé à la SEM d’être très franche avec les représentants des associations, car cela nous paraissait préférable qu’elle ait avec vous des échanges très directs.

 

Elisabeth Bourguinat (ACCOMPLIR) : Qu’en est-il de la concertation avec les habitants ? Lors de la soirée avec Bertrand Delanoë, nous, les associations, avons été interpellées par un habitant qui disait que c’était anormal que seuls les riverains organisés en association puissent s’exprimer.

 

Jean-Denis Espinas (SEM) : C’est une interpellation classique, mais comment faire de la concertation avec les 5.000 habitants de ce quartier ? Nous avons besoin de mener des échanges approfondis avec un petit groupe bien identifié pour faire avancer la réflexion commune. De votre côté, vous avez fait des efforts pour comprendre toutes les problématiques ; ce n’est pas le cas de tous les habitants. Il ne faut pas confondre concertation et information : l’information doit s’adresser à tout le monde, par exemple par le biais du site Internet que nous allons mettre en place au début du mois de novembre ; en revanche la concertation ne peut pas se faire avec la foule. Nous allons, cela dit, créer un forum électronique qui permettra à tous ceux qui le voudront de poser des questions ; chaque semaine, nous répondrons à une sélection d’entre elles.

 

Lise Mesliand (SEM) : Les associations ont aussi un rôle de relais ers le public, qui doit nous permettre d’élargir le cercle de réflexion. De notre côté, bien sûr, nous allons aussi faire des réunions publiques d’information. Mais au stade actuel de l’étude, c’est difficile de réaliser des brochures de quatre pages couleurs et de les diffuser partout ; les problèmes sont complexes à expliquer.

 

Serge Federbusch (SEM) : Ce qui est important surtout, c’est d’éviter que des images qui ne correspondent pas à des projets, mais seulement à des pistes de réflexion, soient diffusées dans la presse et soient utilisées par des personnes éventuellement mal intentionnées pour créer des obstacles qui n’ont pas lieu d’être.