Entretien avec le Maire du 1er

à propos des foires commerciales

(12/11/03)

 

 

            Nous avons profité de cet rendez-vous avec le Maire pour lui remettre notre deuxième pétition sur le marché alimentaire pour l'interroger également sur le fait que, contrairement à ce qui nous avait été promis, la société « Les Artisans du Palais » continue à se voir confier les foires commerciales organisées sur la place des Innocents. Il nous a déclaré que la commission du 1er est beaucoup plus stricte à l'égard de cette société, notamment en termes de durée des manifestations, mais que la société des Artisans du Palais fait des interventions auprès des services de Lyne Cohen-Solal quand la décision de la commission du 1er ne la satisfait pas, et obtient parfois gain de cause, sur l'allongement de la dernière foire de la Fête des Mères, par exemple.

 

Nous avons observé qu'en revanche la dernière foire a duré le nombre de jours qui avait été prévu (du 1er au 5 octobre), mais que sa qualité laissait comme d'habitude beaucoup à désirer. Elle se présentait comme un « Salon d'art contemporain des Halles » organisé « sous le patronage de la mairie du 1er arrondissement », comme en témoigne un flyer distribué dans tout le quartier. Deux grandes tentes, qui abritaient une série d'œuvres d'intérêt discutable, étaient accompagnées de la série des stands habituels, abusivement présentés comme constituant un « Salon de la Gastronomie » : churros, sandwiches au saucisson et jambon, huîtres, barbe à papa, nappes et sets de table, cendriers, couteaux, vases du Maroc, couteaux/fourchettes, appareil à souder les sacs en plastique, jambons/saucissons, encens, pâtisseries/vins, vêtements asiatiques, prénom porte-bonheur, gratte-ail, produits du Périgord, miel, « Devenez magicien », gaufres/glaces, sandwiches, cocktails de fruits, andouillette/jambon.

 

            Le Maire du 1er nous a fait part de son mécontentement car il n'avait pas donné d'autorisation pour les deux grandes tentes du « Salon d'art contemporain des Halles », et n'avait nullement accordé son patronage à cette manifestation. Nous avons souligné que dans ce cas, la société « Les Artisans du Palais » devrait être poursuivie pour avoir implanté deux énormes tentes en toute illégalité et pour avoir usurpé ce « patronage ».

 

            Nous espérions que de telles pratiques seraient de nature à nous débarrasser définitivement des Artisans du Palais, mais le maire nous a expliqué qu'avant même que cette manifestation ait eu lieu, la commission de la mairie du 1er chargée de statuer sur les autorisations d'animation avait eu à examiner les propositions concernant le marché de Noël, au nombre de trois, parmi lesquelles une nouvelle proposition des Artisans du Palais ; comme cette dernière avait paru « la moins pire » des trois, c'est elle qui a été retenue. La Mairie du 1er a cependant imposé que la durée de la manifestation n'excède pas 15 jours, montage et démontage compris (du 8 au 24 décembre) ; en revanche et à notre regret, la mairie du 1er n'a pas restreint l'espace accordé (la place des Innocents, une partie de la rue Berger, la place René Cassin). Mais il semble que du fait de la restriction des dates d'ouverture, les Artisans du Palais ne soient plus intéressés par cette opération.

 

Pour notre part, nous pensons que s'il est vraiment impossible d'obtenir une animation de qualité, il vaudrait mieux y renoncer. Le Maire nous indique qu'au début de son mandat, les habitants réclamaient avec insistance des animations dans le quartier, et que c'est pour leur donner satisfaction qu'il avait organisé ce type de foires. Nous avons objecté que ce n'est pas forcément à ce type d'animation commerciale que les habitants pensaient ! Le Maire se dit prêt à y renoncer si les habitants estiment que finalement cela ne présente pas d'intérêt. Nous pensons qu'il ne faudrait pas forcément renoncer à toute opération commerciale, mais en limiter la durée et l'étendue et essayer de trouver des prestataires qui proposent des animations de qualité.

 

Nous avons appris, par exemple, qu'un salon de libraires et de brocanteurs avait été projeté par M. David Nosek du 17 au 22 septembre place des Innocents, et que l'Hôtel de Ville avait refusé de donner son autorisation en invoquant le fait que les riverains étaient opposés à ce type d'animation. Nous avons protesté : nous ne sommes pas opposés à toute manifestation commerciale, et un marché de livres anciens, limité à quelques jours, pourrait être intéressant. Le Maire nous a appris que l'organisateur avait imprudemment annoncé que cette foire se tiendrait place des Innocents, et même vendu des emplacements à cet endroit, avant même d'avoir obtenu une autorisation ; que le salon en question avait finalement eu lieu devant la mairie du 1er ; et que son organisation était très médiocre, à la fois du point de vue du recrutement des commerçants, et de la qualité et de la sécurité des stands les accueillant.

 

Nous sommes très étonnés qu'il ne soit pas possible de trouver pour notre quartier, pourtant extrêmement commercial, des manifestations originales et de qualité. Peut-être la suppression de la foire commerciale de Noël (si vraiment nous y échappons cette fois !) aura-t-elle pour effet de susciter de nouvelles vocations ?