Deuxième réunion du comité de suivi de l’installation

d’un centre de soins spécialisé pour les toxicomanes,

au 110 rue Saint-Denis

(25/05/04)

 

Compte-rendu rédigé par Françoise Aba, représentant ACCOMPLIR

 

Le commissaire Thierry OURGAUD, chargé de mission à la Mission inter-ministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie, qui est rattachée au Premier ministre, et coordonne les efforts des 20 ministères traitant de la lutte contre la drogue, était invité.

 

Il a donné les explications suivantes. Trois conventions internationales ont listé des drogues à plantes, et des drogues chimiques. Il est demandé aux états de prendre les mesures pour en interdire les consommations détournées. Mais il y a une réelle difficulté (lenteur) pour lister les nouveaux produits chimiques.

 

L’usager de stupéfiant est pris dans la spirale de la dépendance, mais il est difficile de le considérer comme « délinquant », et les peines d’emprisonnement ne sont pas appliquées.

 

La consommation d’héroïne est en baisse grâce à des produits substitutifs, dont on est tout aussi dépendant, mais qui ont pour avantage que la personne n’a plus dans sa vie la préoccupation constante de trouver de l’argent pour se procurer sa dose d’héroïne, avec tous les crimes et délits que cela peut entraîner. L’accès à des produits substitutifs permet donc une vie sociale. Cette baisse a aussi divisé par 3 les infections par VIH et les overdoses. En revanche, l’usage du cannabis augmente beaucoup : 90% des interpellations sont liées au cannabis. Les juges rappellent à la loi, mais ne prononcent pas de peine d’emprisonnement, et proposent un accueil pour changer ses habitudes.

 

A la question d’une personne dans la salle demandant pourquoi la police n’intervient pas quand elle voit des dealers, M. OURGAUD répond qu’à la différence d’un douanier qui peut contrôler n’importe qui, n’importe quand, le policier ou le gendarme ne peut intervenir qu’en flagrant délit, ce qui est assez difficile. Il fait remarquer qu’il faut aussi prendre du recul vis-à-vis des dénonciations.

 

M. DARRAS, commissaire du 1er, fait remarquer que son équipe fait en moyenne 3 interpellations par jour dans les Halles. Ils essayent d’aller plus loin que la simple interpellation du consommateur, et de remonter aux grands trafiquants. Il rappelle que les commissariats de quartier sont prêts à recevoir tout renseignements précis pouvant être exploité. Suite à l’intervention de quelqu’un dans la salle se plaignant qu’on ne s’occupe pas des victimes des trafiquants, non consommateurs, il redit que d’une manière générale la population est invitée à venir au commissariat exposer son problème.

 

Roberta Bernard, de l’association La Clairière se dit rassurée d’entendre que la police ne tombe pas sur « tout ce qui bouge ». A propos de nos enfants qui seraient en danger par la proximité des trafiquants, elle fait remarquer que pour des enfants, vivre en ville est un danger, et qu’il faudrait à l’école les prémunir et les former à la vigilance, c’est-à-dire faire de la prévention en milieu scolaire.

 

Le Docteur SEBBAGH, de l’association SOS DI, informe qu’ils sont toujours en attente de procédures administratives, que les travaux sont prévus au cours de l’été et que l’ouverture du Centre devrait se faire début septembre. L’équipe s’est agrandie par la venue d’une assistante sociale et d’un psychiatre supplémentaires. Il indique qu’une visite des locaux a été organisée pour le Maire du 1er arrondissement.

 

Une étude d’impact est en cours, menée par M. FOURNIER. Il est proposé d’inviter cette personne à la prochaine réunion du comité de suivi pour nous faire part de ses observations. Cette réunion aura lieu sur le site, au 110 rue Saint Denis, pour visiter les locaux.