Libération (06/10/04)

Les citoyens des Halles archi-intéressés
Des Parisiens, riverains et professionnels, ont été consultés par la Mairie
de Paris sur les projets.

Par Sibylle VINCENDON

Qui plaît ? Lequel des quatre projets en course pour le réaménagement des
Halles de Paris a eu les faveurs du public ? Hier, Jean-Pierre Caffet,
adjoint à l'urbanisme, et Alain Le Garrec, président de la SEM Centre
organisatrice de la compétition, présentaient le résultat de la consultation
qui a accompagné l'exposition des projets, assis au côté de Jean-François
Legaret, maire du Ier arrondissement et membre de l'opposition municipale.

Espace vert et urbain. Mais attention, a dit Jean-Pierre Caffet, «le but
n'était évidemment pas un vote». Il ne s'agissait pas d'un sondage, censé
dégager un palmarès. Seulement une synthèse de ce qu'ont exprimé ceux qui
ont développé leur avis sur l'un des 12 607 bulletins déposés dans les urnes
de l'exposition, qui a quand même reçu 125 000 visiteurs. L'équipe de la SEM
n'a donc pas classé les candidats ­ les architectes Koolhaas, Maas, Mangin
et Nouvel ­ mais les thèmes qui se dégageaient de ces travaux d'écriture.
Ainsi, 92 % des réponses sont d'accord avec le principe même d'un projet,
plus de 37 % se préoccupent du lien avec le contexte urbain, 21 % ont le
souci de garder un espace vert conséquent. Ensuite, arrivent des critères
moins massivement cités, comme la densité (7,5 % des avis), les coûts (5,2
%), la pérennité des matériaux (4,2 %), la mode qui se démode (2,5 %).

D'une manière générale, la synthèse dégage deux groupes : les modernes, pour
un projet innovant, et «les tenants d'un esprit parisien» plus classique, a
résumé Jean-Denis Espinas, responsable de l'étude. Koolhaas et Maas se
rangeant plutôt dans la première catégorie, Mangin et Nouvel dans l'autre.

Synthèse. Les riverains de l'association Accomplir ont voulu sortir un
hit-parade de «cette grande marmite», comme dit Elisabeth Bourguinat, la
secrétaire de l'association. Reprenant la synthèse, Accomplir a classé les
résultats donnés et, avec une cuisine de points assez ambitieuse, est
parvenu à un résultat qui place Mangin loin devant Nouvel, Koolhaas et Maas.
Le tout, sans revenir à la matière brute des 12 607 bulletins,
inaccessibles, remplis pour l'essentiel par des riverains et des
professionnels.

Les modifications des architectes à leurs projets ont également été résumées
(Libération du 5 septembre), il consistait pour chaque équipe à adoucir ou
amoindrir les traits les plus contestés.