Le Monoprix Rivoli va fermer ses portes 
 
CE 10 JUILLET, le Monoprix de la rue de Rivoli (IV e ) laissera la place à une boutique Zara. Les 86 salariés doivent tous être reclassés dans d'autres magasins de l'enseigne mais c'est un coup dur pour les habitués de ce magasin installé à la place de l'ancien Marks & Spencer, fermé le 24 décembre 2001. « Je suis d'autant plus étonnée que ce Monoprix est tout récent et qu'il y a toujours du monde », lâche Myriam, la trentaine, son panier métallique à la main, au milieu du rayon pâtes.  

Raison officielle de la fermeture du magasin, le non-renouvellement du bail. L'immeuble a pourtant été racheté par le groupe Galeries Lafayette (auquel appartient Monoprix) en même temps que tous les autres locaux qu'occupait Marks & Spencer en France. Encore plus étonnant, un Daily Monop vient d'ouvrir à quelques mètres de là. Ce nouveau concept repose sur de petites surfaces et propose le strict nécessaire dans ses rayons mais aussi un large choix de salades, sandwichs et plats à emporter. Sur quatre niveaux, l'actuel Monoprix de la rue de Rivoli offrait toute une gamme de produits : alimentation, habillement, linge de maison et même jouets. « Il n'y a pourtant pas grand-chose pour faire ses courses dans le coin », déplore
Caroline qui vient exprès pour acheter des produits sans gluten pour cause d'allergie. « Je vais être obligée de les commander sur Internet et d'aller chez G 20 un peu plus loin pour le reste, même s'il y a beaucoup moins de choix et que les prix sont plus élevés », ajoute la jeune fille l'air dépité. « Il est sûrement plus rentable de louer un emplacement comme celui de ce Monoprix à une marque de vêtements », estime Gilles Pourbaix, client quasi quotidien du supermarché et vice-président de l'association de quartier Accomplir. « La rumeur circulait depuis quelques mois et c'est pour cette raison que nous avons demandé une nouvelle grande surface alimentaire dans le projet de rénovation des Halles », ajoute-t-il. En attendant que ce
projet voie le jour, sachant que l'architecte n'a pas encore été choisi par la Ville parmi les quatre candidats, les habitants devront aller faire leurs courses ailleurs.

A.-S.D.
Le Parisien , jeudi 13 mai 2004