20 minutes (13/09/04)

 

Un questionnaire qui n’a pas beaucoup PLU

 

Envoyé à 800 000 foyers parisiens en mai dernier, à grand renfort de publicité, le questionnaire de la Ville de Paris sur le plan local d’urbanisme (PLU) va livrer ses résultats la semaine prochaine. Mais sa légitimité est déjà contestée dans le milieu associatif et par l’opposition municipale. « Les questions étaient faites de telle manière qu’on était obligé de répondre oui », pointe Jeanne Roux, qui milite dans le 18e au sein d’une association de défense du patrimoine. « Quand on me demande s’il faut protéger ‘‘les petits immeubles pittoresques des anciens villages de Paris”, j’ai le sentiment qu’on me prend pour un imbécile », assène de son côté Yves Galland (UDF).

Le choix même d’un questionnaire est décrié par l’association Accomplir, qui regroupe des riverains des Halles. « On ne peut pas trancher certaines questions complexes par la simple récolte du nombre de oui et de non », assène Elisabeth Bourguinat, l’une de ses responsables, qui reconnaît n’avoir « pas compris le sens de la démarche ». Pour la même raison, elle trouve « particulièrement stupide » l’idée, lancée par le maire UMP du 1er arrondissement, d’un questionnaire sur les Halles adressé à tous les Parisiens.

A l’UMP justement, Claude Goasguen se dit convaincu que « Delanoë va se servir des réponses à ces questions plébiscitaires pour légitimer après coup des décisions prises d’avance ». « Sur les tours », notamment. L’élu n’accorde ainsi qu’une valeur « informative » aux résultats, à l’instar des alliés Verts du maire. « Ce questionnaire biaisé n’a servi qu’à diffuser le plus largement possible la vision des socialistes sur l’avenir de Paris », critique Alain Riou.

 

Guillaume Frouin