Dépêche AFP (06/10/04)

 
Réaménagement des Halles: les architectes revoient leur copie
 
PARIS (AFP) - Les quatre architectes retenus pour le réaménagement des Halles ont revu leur copie, à la demande de la mairie de Paris, proposant notamment une moindre densité de construction et une plus grande importance donnée au jardin, a indiqué mardi l'Hôtel de ville.

La commission d'appel d'offres (CAO) devrait arrêter son choix "fin novembre ou dans la première quinzaine de décembre", a précisé Jean-Pierre Caffet, adjoint (PS) au maire chargé de l'urbanisme lors d'une conférence de presse.

Dès 2001, Bertrand Delanoë avait manifesté le souci de repenser de fond en comble ce vaste espace créé il y a plus de 30 ans avec le départ des Halles pour Rungis, et qui cumule les problèmes: sécurité, une partie du jardin peu accessible, corrosion des pavillons Willerval...

Quatre équipes d'architectes, deux françaises (Jean Nouvel et David Mangin) et deux néerlandaises (Rem Koolhaas et Willy Maas), ont été choisies en juin 2003 pour les études de définition.

Après publication de leurs projets, la mairie leur a soumis en juillet un questionnaire sur la densité bâtie, l'accessibilité et l'usage du jardin, le pôle de transports, le développement durable...

Parallèlement, la mairie étudiait les avis donnés par la population lors de l'exposition des projets, d'avril à septembre, qui a insisté sur l'importance de la présence végétale au coeur de Paris et la crainte d'une sur-densification de l'espace.

Les architectes se sont appuyés sur le questionnaire pour revoir leur projet.

Ainsi Nouvel, qui prévoyait près de 50.000 m2 de constructions, envisage de les réduire à moins de 25.000 m2, et de transformer certains bâtiments en "préaux" transparents, pour des activités de loisirs.

Koolhaas ne renonce pas à ses derricks de couleur, au coeur de son projet, mais se dit flexible : il proposait 21 "émergences", il en envisage maintenant de 6 à 21, et éventuellement moins hautes. Il réfléchit aussi à une éventuelle modification des "cercles" de jardins qu'il propose.

Mangin est prêt à réduire la densité d'occupation de son vaste Carreau, avec des patios et des émergences sur le toit, par exemple pour le Conservatoire. La largeur du Cours qui traverse le jardin pourrait être réduite par la plantation d'arbres, avec des jardins "plus ludiques, plus festifs", et des "micropoles" aménagés pour accueillir des manifestations éphémères.

Maas enfin confirme son projet de podium en verre de cinq mètres de haut, alternant sols transparents et jardins, mais envisage de modifier son relief, avec "des dénivelés".

En présentant ces modifications, M. Caffet a indiqué que la concertation se poursuivrait samedi avec des ateliers auxquels participeront des élus, des experts, des associations et les partenaires du projet.

Il a précisé encore qu'il n'était pas question de faire "un patchwork" des projets pour "faire plaisir à tout le monde", mais que le marché de maîtrise d'oeuvre pourrait aller à "un ou deux des candidats".

Pour le maire UMP du 1er arrondissement Jean-François Legaret, aujourd'hui "c'est peut-être moins compliqué de faire s'entendre deux architectes avec des projets qui ont des convergences".

Alain Le Garrec, président de la société d'économie mixte SEM-Centre, a estimé qu'on pourrait ne retenir qu'un architecte, mais "en lui imposant des contraintes".

Alain Riou, président des Verts du conseil de Paris, s'est dit "très satisfait" de la réduction du bâti et de l'importance accrue donnée au jardin. "Cela renforce notre soutien au projet Mangin", a-t-il indiqué.

 

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